Les arbres de Jobin

Les arbres : un des thèmes récurrents chez Renaud Jobin. Il les dépeint sous toutes leurs coutures, à toutes les étapes de leur vie. En pleine floraison, et ce sont des explosions de palette, plutôt rares chez lui, où la couleur est le plus souvent contenue. Ou bien durant leur sommeil végétatif.

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Huile sur toile – 100 x 100 cm – 2013

En gros plan, et pour faire contrepoids à l’arbre dormant de la « tête de gondole », j’ai choisi ce prunus somptueux qui se détache sur un fond azuréen.

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Amandier en fleur – huile sur toile – 100 x 100 cm – 2013

Cet amandier nous intéresse et nous retient par sa complexité. Bien sûr, nous avons un même éclatement sensuel de la couleur, que dans le tableau précédent, avec la blancheur des fleurs d’amandier qui captive l’oeil au premier regard,  mais cette fois il y a une dynamique évidente de l’ensemble. Ce tableau-là, comme l’Albertine de Proust, est un « être de fuite ». On croit le saisir, et au fond, il nous échappe. Il nous échappe par le contraste qui s’instaure entre le haut, bien régulier, sans aspérités, aux couleurs franches et nettes, et le bas, tout en antagonisme de couleurs et de formes indéterminées (le carré marron-ocre est-il une cabane? Ou forme-t-il la frontière entre les deux plans?) comme si l’arbre reposait sur un sol mouvant.

Les photos de ces tableaux, précisons-le,  ne sont pas à l’échelle…Le plus petit est agrandi, presque à l’excès, comme pour souligner sa parfaite majesté et centralité, bien enfiché qu’il est dans le sol, avec toute son énergie déployée, non pour s’élancer vers le ciel mais pour étaler ses branches comme happées, aimantées par la terre originelle.

Chacun des trois nous plonge dans un univers différent. Mais ils partagent quelque chose : la lumière, la clarté dans laquelle ils baignent.

Il arrive aussi que l’artiste s’essaye avec ses sujets/arbres à d’autres exercices (le terme d’exercice n’a rien de péjoratif sous mon clavier : l’art se nourrit de suites d’exercices, de contraintes et tant pis pour l’impro, géniale ou pas, les tableaux, dessins torchés en deux temps trois mouvements). Voir ci-dessous un clin d’œil japonisant qui séduit aussi, mais par d’autres réminiscences. Par une prééminence assumée du trait, et un jeu tout oriental entre le plein et le vide, qui incite à la réflexion, à la concentration du regard.

Figuier à la japonaise – huile sur toile – 90 x 114 cm – 2011

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