
Né en 1964 à Québec. Vit et travaille à Six-Fours-les-Plages (Var)
D’une famille d’artistes (père et mère chanteurs), sa vocation s’est progressivement affirmée dans le domaine du dessin, puis de la peinture. Peinture qu’il a découverte d’abord dans les livres, puis dans les musées. Et très logiquement, il entre à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Paris, dont il sort diplômé en 1989. Sans, dit-il, en avoir retiré grand-chose.
En 1990, il découvre le sud de la France et décide de s’y installer. Les débuts sont difficiles. Il fait divers petits boulots. Il trouve un emploi de décorateur à l’Opéra de Toulon, et, tout en continuant à dessiner, cesse alors de peindre.
En 2000, Il est embauché comme professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de la Seyne sur Mer. Il s’est remis entre-temps à la peinture et commence à exposer. Assez vite, le cercle des connaissances s’élargissant, il est en mesure de créer sa propre école de peinture et de dessin. Qu’il continue à ce jour de diriger, car il a le sens de la pédagogie, et aime bien piloter ses élèves, qui profitent également de sa très vaste culture artistique.
En effet, Renaud Jobin ne conçoit pas son métier de peintre en dehors du très vaste courant de la tradition picturale occidentale.
Parallèlement à ce cursus , il développe son propre travail. Travail qui repose sur une pratique quotidienne du dessin, qui apparaît de plus en plus comme une activité autonome par rapport à la peinture et la couleur. Il éprouve le besoin de retrouver les éléments structuraux, de construire le tableau en vue d’une représentation de la réalité dans ses aspects les plus stables et essentiels. Il effectue la plupart de ses travaux sur le motif, « à l’ancienne », chevalet et palette sous le bras, affrontant l’objet/ sujet face à face.
En réalité, comme le prouve la diversité de ses travaux, sa démarche est double. A côté de la veine du « motif », qu’il s’agisse du portrait,, un des domaines où il excelle, ou de la nature, où il part du réel tout en tentant de l’organiser, Renaud Jobin use d’une autre approche, qui consiste à laisser sur le papier ou la toile les formes venir au jour peu à peu sans leur donner de direction précise, l’intention profonde émergeant progressivement et alors nettement. Une phase antérieure de son oeuvre en porte la marque, avec le plus souvent de grands formats, mettant en scène des personnages silhouettés dont surtout la masse compte. On se prend à rêver aux grandes fresques dont ces figures pourraient être comme l’ébauche. Mais il n’exclut pas lui-même de revenir un jour à cette forme d’expression.
Pour définir plus précisément sa démarche, il aime à citer cette phrase de Maurice Denis : « Un tableau est essentiellement une surface recouverte de couleurs dans un certain ordre assemblées ».
Renaud Jobin cherche des solutions plastiques aux problèmes posés en peinture par la représentation. C’est en cela que, tout revendiquant sa filiation aux classiques, il est pleinement de son temps… Cela précisé, on aurait tort de voir en son oeuvre une simple aventure de théoricien .